Un marché bio à Oisy-le-Verger : entretien avec Françoise de l’Association « l’arbre à palabres »

Françoise, pouvez-vous, tout d’abord, nous présenter votre association « l’arbre à palabres » ?
Xavier Thuilliez souhaitait faire quelque chose pour son village sur le plan de la convivialité, notamment, et moi je souhaitais faire ma part de colibri et agir pour l’écologie là où je me trouvais. Nous nous sommes rencontrés au club de marche, et de bavardage en bavardage nous avons décidé de créer une association pour fédérer les énergies autour de projets de nature écologique.
L’Arbre à Palabres a vu le jour durant l’été 2019. Son objet officiel est d’être « une association éco-citoyenne, qui se donne pour objectif de promouvoir sur le territoire le développement durable, la consommation locale et bio, le bien-vivre ensemble, les éco-gestes et le respect de l’environnement. »
Nous avons vite été rejoints par un groupe de bénévoles intéressés par les projets et les centres d’intérêt : jardinage au naturel, zéro déchet, lutte contre les pesticides, les perturbateurs endocriniens, le réchauffement climatique etc…Nous avons eu le temps de faire quelques réunions sur ces thèmes mais évidemment le Covid est venu mettre en veilleuse certains de nos projets.

Pourquoi un marché bio à Oisy ? Depuis janvier 2020, chaque semaine, les producteurs s’installent sur la place, les clients sont fidèles, comment expliquez-vous ce succès ?
Une de nos visées est de favoriser l’agriculture biologique, d’aider les producteurs à trouver des points de vente, à s’installer ou se convertir au bio. Un marché peut faire connaître les produits bio, contribuer à créer la demande. De plus les personnes de notre village qui souhaitaient consommer local et bio devaient aller dans les villes avoisinantes pour trouver ce qu’elles cherchaient.
Enfin il n’y avait plus de marché dans le village depuis des décennies. Or le marché est un lieu de rencontre, de convivialité, qui crée du lien social.
Le marché perdure aussi (depuis plus d’un an déjà) grâce à l’engagement et l’énergie des bénévoles et à la bienveillance et l’aide de la municipalité.

Le Bio Marché de Oisy-le-Verger réunit uniquement des producteurs certifiés agriculture bio (ou en conversion), et locaux du moins au maximum du possible. Comment avez-vous réussi à faire venir les producteurs dans votre village ?

Trouver des producteurs répondant à ces critères et acceptant de faire des marchés n’a pas été chose facile. Notre région est assez « déshéritée » sur ce plan. Nous avons commencé dès que nous avons pu être sûrs de réunir un maraîcher, un crémier et un boucher …et nous avons diversifié petit à petit ensuite. Mais les producteurs qui habitent plus loin ne viennent que par roulement. C’est parfois héroïque de leur part. Beaucoup de producteurs bio sont basés dans l’Avesnois ou sur la côte. Notre marché est donc « à géométrie variable ».

Quels produits sont proposés ? Projetez-vous d’étoffer l’offre qui est déjà très fournie ?
A l’heure d’aujourd’hui il y a les producteurs qui viennent chaque semaine : La Terre Ferme (maraîchage et fromages de chèvre quand c’est la saison), L’Élevage du Regard (porc, charcuterie, volaille),
– ceux qui viennent deux fois par mois : la Ferme des Hurettes (beurre, lait, laitages, fromages de l’Avesnois), Pelle Mél (épicerie Vrac), Bio Italy ( spécialités italiennes), La ferme des Blancs Moutons (pommes de terre, ail),
– ceux qui ne viennent qu’une fois par mois Le Rucher de Léaya (miel et savons), Les douceurs de Clermante (pains, biscuits, pâtisseries), La Fabriq’ brasseur, La Ferme de Clében : agneau.
Et puis il y a ceux qui nous rejoignent épisodiquement selon les saisons et les nécessités l’Atelier de Janette ( couture zéro déchet), Nat’Mohair ses laines et tricots en mohair, Le Jardin des Loufs (tisanes) et même les Champagnes Joseph Déruets qui viennent d’Épernay. Des plants de fleurs sans pesticides pour les jardins et pots seront proposés au printemps par une personne qui les cultive à Oisy-le-Verger, et nous espérons retrouver des plants bio de légumes bio pour les potagers.
Évidemment il n’y a pas de tout, tout le temps, et c’est parfois difficile d’accepter les contraintes liées à la production en agriculture biologique. Cela demande un peu d’organisation quand on fait ses courses.
D’autres pistes sont en cours d’exploration mais surtout nous sommes vraiment en manque pour les petits fruits et les fruits d’été. Nous souhaiterions aussi trouver quelqu’un pour la viande de bœuf et aussi pour compléter l’offre en fromage.
De façon générale, tous les producteurs certifiés bio (ou en transition) et locaux (autant que faire se peut) nous intéressent.

Françoise nous confie que L’Association revient par ailleurs progressivement à ses autres projets, et notamment un grand « chantier » qui les attend pour 2021. Mais c’est encore un secret. « Silence ça pousse ! ». A suivre…